Ceanorhabditis elegans est un outil puissant pour aider à comprendre comment les organismes se développent à partir d’une seule cellule dans une vaste gamme de tissus fonctionnels interconnectés. Les premiers travaux de C. elegans ont tracé la lignée cellulaire complète et la structure au niveau de la microscopie électronique, permettant aux chercheurs un aperçu sans précédent sur le lien entre les gènes, le développement et la maladie. Il est indispensable d’apprécier le développement stéréotypé et la reproduction programmée de C. elegans est afin d’utiliser cet organisme modèle à son maximum expérimental. Cette vidéo vous donnera un coup d’œil dans le développement d’un ver à partir de la fécondation jusqu’à l’éclosion, et vous guidera à travers les étapes de la vie des larves nouvellement écloses et leur voyage vers la maturité sexuelle. La vidéo exposera comment les grands axes sont établis, quelles cellules fondatrices donnent naissance quels tissus dans l’embryon en développement et comment faire la distinction entre les quatre stades larvaires. Finalement, vous apprendrez comment mettre en place un croisement génétique et nous visiterons quelques applications qui manipulent le développement et la reproduction de C. elegans pour créer un avantage expérimental.
Le Caenorhabditis elegans est un organisme multicellulaire anatomiquement petit et génétiquement simple avec un modele de développement stable. Malgré le fait que d’autres organismes, comme les vertébrés, ont des programmes de développement plus variables, la recherche sur le développement et la reproduction du ver a donné des indications importantes sur les mécanismes moléculaires qui régulent le développement, dans un large éventail d’espèces, y compris la notre. Une bonne appréciation du développement du ver et de son cycle de vie est essentielle pour le succès des expériences génétiques.
Tout d’abord, nous allons en apprendre davantage sur les aspects essentiels du développement du ver. Après la fécondation, le premier événement majeur est une division cellulaire asymétrique au cours de laquelle l’axe antéro-postérieur est établi. L’axe dorso-ventral est établi entre le stade de deux cellules et le stade de quatre cellules, et l’axe gauche-droit est établi peu de temps après le stade de quatre cellules.
Six cellules fondatrices apparaissent au cours des cinq premiers cycles de la division cellulaire. Ce sont les cellules AB, MS, E, C, D et P4. Dans chaque ver, ces mêmes cellules fondatrices donneront toujours lieu spécifiquement aux mêmes tissus.
Les descendants cellulaires d’AB finiront par donner lieu à des neurones et le tissu du pharynx. MS donne lieu à des muscles, du pharynx et des neurones. Les cellules dérivées de E deviennent du tissu intestinal. C donne lieu à des muscles, des neurones et la peau. Les cellules provenant du fondateur D deviennent paroi musculaire du corps. Enfin, la cellule P4 va donner lieu à la lignée germinale.
Les interactions cellulaires sont essentielles pour déterminer le destin final des cellules. Par exemple, l’interaction entre ABp et P2 est importante pour donner naissance à des neurones et des cellules épithéliales. L’interaction entre ABa et EMS est requise pour la formation des cellules du pharynx. L’interaction entre la face postérieure de l’EMS et P2 au stade de quatre cellules est essentielle pour que la cellule E, qui provient de la cellule EMS, se différencie en cellules intestinales.
Après les quelques premières divisions, lorsque l’embryon atteint environ le stade de 30 cellules, l’œuf du ver est déposé. D’autres divisions cellulaires conduisent à une augmentation du nombre de cellules et la formation d’organes. Enfin, le petit ver commence à se déplacer à l’intérieur de la coquille, et peu de temps après que son pharynx commence à pomper, l’œuf éclot.
Un aspect important du développement de C. elegans est l’apoptose, ou mort cellulaire programmée, qui conduit à l’élimination sélective de certaines cellules. Pendant la phase de développement embryonnaire du ver, 113 cellules meurent à la suite de l’apoptose.
Ayant examiné le développement embryonnaire, nous allons en apprendre davantage sur le cycle de vie d’un ver nouvellement éclos. Le cycle de vie de C. elegans se compose de quatre stades larvaires – L1, L2, L3, L4 – qui sont suivis par l’âge adulte. Sous certaines conditions environnementales, telles que la rareté de la nourriture, les larves arrêtent leur développement à la fin du stade L1 ou au stade L2, et entrent dans un programme de développement alternatif, appelé le stade de dauer. Les dauers peuvent rester dans ce stade pendant de nombreux mois, mais au retour de la nourriture, ils entrent à nouveau dans le programme de développement normal.
Les vers ont deux sexes – les hermaphrodites auto fécondateurs et les mâles. Les hermaphrodites ont une queue pointue et ils sont à la fois plus large et plus longs que les mâles du même âge. Sous un microscope de dissection, les mâles se distinguent facilement par leur corps mince, mais la différence la plus profonde est la queue distinctive du ver mâle qui porte l’appareil copulateur.
La lignée germinale hermaphrodite produit des ovocytes et des spermatozoïdes, tandis que la lignée germinale mâle ne produit que du sperme. La lignée germinale contient des cellules souches, à l’extrémité distale, qui se déplacent vers l’extrémité proximale pour produire des gamètes matures.
Par auto-fécondation, un hermaphrodite adulte produit une descendance hermaphrodite, génétiquement identique, avec deux chromosomes sexuels. Parfois, la non-disjonction, qui est l’échec de la separation des chromosomes dans la lignée germinale hermaphrodite, résulte en une descendance mâle avec un seul chromosome sexuel. De hautes températures augmentent la fréquence des événements de non-disjonction.
La reproduction sexuée est établie comme la force motrice de la diversité génétique. Même si l’accouplement a lieu à une fréquence basse, dans la nature, l’auto-fécondation est le principal mode de reproduction des C. elegans. Pourquoi les males sont conservés dans l’évolution est une importante question de la biologie du ver, toujours sans réponse.
Maintenant que vous en avez appris un peu plus sur les C. elegans et le développement de leur cycle de vie, voyons comment nous pouvons appliquer ces connaissances de façon pratique, pour mettre en place des croisements génétiques. Avant de commencer, il est important de planifier soigneusement la stratégie génétique.
Une technique aseptique est importante pour éviter la contamination bactérienne et fongique. Ne laissez pas sécher les plaques, ou les souches de vers peuvent être impossibles à récupérer. Le jour de la mise en place d’un accouplement, préparer plusieurs plaques avec un lot concentré de bactéries au centre de la plaque. Marquer la plaque avec les noms des souches et la date. Pour mettre en place l’accouplement, mettre trois L4 ou jeunes adultes hermaphrodites et douze L4 ou jeunes mâles sur chaque plaque. Incuber à la température appropriée et vérifier les plaques quatre jours plus tard pour la descendance croisée. La présence d’environ 50% de mâles est la première indication que le croissement a fonctionné. Choisissez la descendance hermaphrodite croisée L4, car ceux-ci ne se sont pas encore accouplés avec les mâles présents sur la plaque. Suivez-les de près pour s’assurer que le phénotype observé correspond au phénotype attendu.
Une bonne compréhension du cycle de vie de C. elegans et de son développement a contribué à répondre à des questions fondamentales importantes en biologie cellulaire.
L’apoptose dans la lignée germinale est une partie intégrante de l’ovogenèse, de l’embryogenèse et de l’organogenèse dans de nombreux organismes, incluant les humains. De nombreux régulateurs de l’apoptose sont conservés entre les humains et les vers. Par conséquent, C. elegans est un système unique pour comprendre pourquoi tant de cellules germinales meurent pendant l’ovogenèse chez diverses espèces.
Les seules lignes de cellules souches authentiques chez le C. elegans sont les cellules souches germinales à l’extrémité distale. Elles ont été utilisées comme un paradigme pour comprendre comment les niches de cellules souches sont maintenues et comment les cellules s’engagent à la différenciation.
Beaucoup de nématodes parasites qui infectent les humains passent par un arrêt larvaire, similaire à l’étape de dauer chez C. elegans. Après l’infection, ils reprennent leur développement. Beaucoup de cultures agricoles sont également envahies par des nématodes parasites qui arrêtent leur developpement. Une meilleure compréhension des mécanismes de Dauer mènera à de meilleurs traitements contre ces nématodes.
Vous venez de regarder l’introduction au développement et la reproduction des C. elegans produite par JoVe. Dans cette vidéo, nous avons examiné le développement embryonnaire, la spécification du destin cellulaire, et le cycle de vie des C. elegans. La recherche dans ces domaines a donné des indications importantes sur les mécanismes de l’apoptose, les cellules souches et les nématodes infectieux.
Merci de votre attention, et bonne continuation dans votre recherche sur les C. elegans.
Caenorhabditis elegans is an anatomically small and genetically simple multicellular organism with an invariant pattern of development. Despite the fact that other organisms, like vertebrates, have more variable developmental programs, research on worm development and reproduction has yielded important insights into the molecular mechanisms that regulate development in a diverse array of species, including us. A good appreciation of worm development and its life cycle is critical for the success of genetic experiments.
First, let’s learn about the key aspects of worm development. Upon fertilization, the first major event is an asymmetrical cell division during which the anterior-posterior axis is established. The dorso-ventral axis is established between the two-cell and the four-cell stage, and the left-right axis is established shortly after the four-cell stage.
Six founder cells appear during the first five rounds of cell division. These are AB, MS, E, C, D and P4. In every worm, these same founder cells will always give rise to the same specific tissues.
Cellular descendants of AB will ultimately give rise to neurons and pharynx tissue. MS gives rise to muscle, pharynx and neurons. Cells derived from E become intestinal tissue. C gives rise to muscle, neurons and skin. Cells from founder D become body wall muscle. And, finally, the P4 cell will give rise to the germline
Cell-cell interactions are critical for determining these ultimate cell fates. For example, the interaction of ABp with P2 is important for giving rise to neurons and epithelial cells. The interaction of ABa with EMS is required for the formation of pharyngeal cells. The interaction between the posterior side of EMS and P2 at the four-cell stage is essential for the E cell that is produced from the EMS cell to differentiate into intestinal cells.
Following the few early divisions, when the embryo reaches approximately the 30-cell stage, the worm egg is laid. Further cell divisions lead to an increase in cell number and formation of organs. Finally, the tiny worm begins to move inside the eggshell, and shortly after its pharynx starts pumping, the egg hatches.
An important aspect of C. elegans development is apoptosis, or programmed cell death, that leads to selective removal of certain cells. During the embryonic phase of worm development, 113 cells die as a result of apoptosis.
Having reviewed the embryonic development, let’s next learn about the life cycle of a newly hatched worm. The C. elegans life cycle comprises of four larval stages — L1, L2, L3, L4 — which are followed by adulthood. Under certain environmental conditions, such as scarcity of food, the late L1 or L2 larvae arrest and enter an alternative developmental program, called the dauer stage. The dauers can stay in this stage for many months, but upon availability of food they re-enter the normal developmental program.
Worms have two sexes — the self-fertilizing hermaphrodites and males. The hermaphrodites have a pointed tail and they are both wider and longer than age matched males. Under a dissecting microscope, the males are easily distinguished by their slim body, but the most profound difference is the distinctive tail of the male worm that bears the copulatory apparatus.
The hermaphrodite germline produces both oocytes and sperm, while the male germline produces only sperm. The germline contains stem cells at the distal tip, which move towards the proximal end to produce mature gametes.
Via self-fertilization, an adult hermaphrodite produces genetically identical hermaphrodite progeny with two sex chromosomes. Occasionally, nondisjunction, which is the failure of the chromosomes to separate properly in the hermaphrodite germline, results in male progeny with only one sex chromosome. High temperature increases the frequency of nondisjunction events
Sexual reproduction is thought to be the driving force for genetic diversity. Even though mating occurs at a low frequency, self-fertilization is the primary mode of reproduction in C. elegans in nature. An important unanswered question in worm biology is why males have been preserved through evolution.
Now that you’ve learned a bit about C. elegans development and life cycle, let us see how we can practically apply this knowledge to set up genetic crosses. Before starting, it is important to plan the genetic strategy carefully.
Aseptic technique is important for avoiding bacterial and fungal contamination. Do not let plates dry out, as worm strains may be impossible to recover. On the day of setting up a mating, prepare multiple plates with a concentrated spot of bacteria in the center of the plate. Label the plate with strain names and date. To set up a mating, put three L4 or young adult hermaphrodites and twelve L4 or young adult males on each plate. Incubate at the appropriate temperature and check the plates four days later for cross progeny. The presence of approximately 50% males is the first indication that the cross worked. Pick L4 hermaphrodite cross progeny as these have not mated yet with any males on the plate. Follow them closely to ensure that the observed phenotype matches the expected phenotype.
An understanding of the C. elegans life cycle and development has helped to address important fundamental questions in cell biology.
Apoptosis in the germline is an integral part of oogenesis, embryogenesis, and organogenesis in many organisms, including humans. Many regulators of apoptosis are conserved between humans and worms. Therefore, C. elegans is a unique system for understanding why so many germ cells die during oogenesis in diverse species.
The only bona fide stem cell lines in C. elegans are the germline stem cells at the distal tip. These have been used as a paradigm for understanding how stem cells niches are maintained and how cells commit to differentiation.
Many parasitic nematodes that infect humans go through larval arrest that is similar to the dauer stage in C. elegans. Following infection, they resume development. Many agricultural crops are also invaded by parasitic nematodes that arrest. A better understanding of the dauer mechanisms will lead to better therapies against these nematodes.
You just watched JoVE’s introduction to C. elegans development and reproduction. In this video, we reviewed embryonic development, cell fate specification, and the life cycle of C. elegans. Research in these areas has yielded important insights into the mechanisms of apoptosis, stem cells and infectious nematodes.
Thanks for watching, and good luck with your C. elegans research.
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