Introduction au poisson-zèbre: Danio rerio

An Introduction to the Zebrafish: <i>Danio rerio</i>
JoVE Science Education
Biology II: Mouse, Zebrafish, and Chick
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JoVE Science Education Biology II: Mouse, Zebrafish, and Chick
An Introduction to the Zebrafish: Danio rerio

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08:31 min
April 30, 2023

Overview

Les Zebrafish (ou poissons-zèbres, Danio rerio) sont de petits poissons d’eau douce qui sont utilisés comme organisme modèle dans la recherche biomédicale. Les nombreuses forces de ces poissons incluent leur haut degré de conservation des ressources génétiques avec les humains et leur entretien simple et peu onéreux. De plus, l’expression du gène peut être facilement manipulée dans les embryons de poissons-zèbres, et leur transparence autorise l’observation des processus de développement.

Cette vidéo d’aperçu introduit tout d’abord la biologie de base du poisson-zèbre, incluant leur phylogénie, cycle de vie, et environnement naturel, avant de présenter les caractéristiques qui les rend si utiles au labo. Un bref historique de la recherche sur les poissons-zèbres est aussi présenté à travers le passage en revue des découvertes majeures faites sur les poissons, allant du premier établissement des méthodes d’inventaire génétique efficace à la découverte de nouveaux traitements thérapeutiques pour les maladies humaines comme le cancer. Finalement, quelques unes des nombreuses pistes d’expérimentation réalisées sur les poissons-zèbres sont discutées, incluant les études immunologiques et développementales.

Procedure

Les Danio rerio, zebrafish ou poisson-zèbre, sont de petits poissons qui font un grand splash en recherche biomédicale. Le poisson-zèbre pond des centaines d’oeufs dont le développement est externe, ce qui permet aux scientifiques de réaliser des manipulations génétiques et de surveiller les phénotypes primitifs dans un organisme complexe. Puisqu’ils partagent beaucoup de leur génome avec les humains, la recherche sur les poissons-zèbres nous aide à comprendre et traiter des maladies chez l’homme. Cette vidéo donne une vue d’ensemble des poissons-zèbres, les caractéristiques qui en font de bons modèles, et quelques unes de leurs utilisations au labo aujourd’hui.

Avant que nous parlions de toute cette science de poisson, faisons connaissance avec le poisson-zèbre. Comme les souris et les humains, les poissons-zèbres sont vertébrés, ce qui signifie qu’ils ont une colonne vertébrale.

Précisément, les poissons-zèbres sont des poissons osseux dans la classe des Actinoptérygiens, caractérisés par la présence de raies osseuses dans leurs nageoires. Plus précisément, le poisson-zèbre appartient à la plus grande famille des vertébrés – celle des Cyprinidés – qui contient plus de 2400 espèces, incluant l’adorable poisson rouge.

Les Danio rerio sont parmi les plus petits membres de cette famille, avec des adultes mesurant 30 à 40 millimètres de long, ou environ 1,5 pouces. Les poissons-zèbres sont ainsi appelés parce qu’ils ressemblent à des zèbres. Enfin, pas tout a fait… Le nom vient des lignes en forme de torpille le long de leur corps.

Les poissons-zèbres sont originaires de la région de l’Himalaya, où ils vivent parmi les corps lents d’eau douce. Cependant, vous n’avez pas besoin de voyager très loin pour les trouver, car les Danios sont des poissons robustes qui sont tres communs dans les aquariums domestiques.

Le cycle de vie du poisson-zèbre se divise en 4 principaux stades de développement : Embryon, larve, jeune et adulte. Le cycle commence lorsque les oeufs et le sperme sont relâchés par une paire d’accouplement. Après fécondation, les premiers stades de développement ont lieu rapidement, avec l’éclosion des embryons en larves dans les 3 jours après fécondation, ou « dpf » pour « days post fertilization » en anglais. A partir de ce moment, l’évolution en un adulte sexuellement mûr requiert deux à trois mois supplémentaires.

Maintenant que nous en savons un peu plus sur le poisson-zèbre sauvage, voyons pourquoi ils ont une telle valeur au labo. Premièrement, le poisson-zèbre peut être hébergé avec une grande densité de camarades et il est facile d’en prendre soin, ce qui le rend moins cher à entretenir que d’autres modèles vertébrés.

Ensuite, le poisson-zèbre est extrêmement fertile. Les adultes femelles peuvent pondre des centaines d’oeufs par semaine.

Le développement externe des embryons de poisson-zèbre est extrêmement pratique, grâce à la facilité avec laquelle l’expression du gène peut être manipulée par des techniques de microinjection. De plus, puisque les embryons sont transparents, les processus de développement précoce peuvent être observés à l’intérieur de l’organisme vivant.

Surtout, le poisson-zèbre possède aussi un haut degré de conservation des ressources génétiques avec les vertébrés supérieurs, humains inclus. Le génome du poisson-zèbre contient 25 chromosomes et 1,5 milliard de paires de base, ce qui est environ la moitié de la taille du génome humain. Toutefois, approximativement 70% de tous les gènes humains, et 80% de tous les gènes relatifs aux maladies humaines connues ont au moins un équivalent poisson-zèbre.

Maintenant que vous savez pourquoi les zebrafish sont de bons organismes modèles, regardons comment ils ont gagnés leurs galons au labo. Dans les années 70, George Streisinger inventa la modélisation du poisson-zèbre. En ce temps là, plusieurs groupes investiguaient la base génétique du développement des mouches et des vers. En tant qu’amateur de poisson, Streisinger reconnu le potentiel du poisson-zèbre comme modèle vertébré du développement. Streisinger développa les techniques pour créer des embryons « gynogénétiques », dont le matériel génétique dérive entièrement de la mère, réduisant par conséquent le nombre de générations requis pour obtenir des mutants homozygotes.

Ce ne fut pas avant 1995 que Charles Kimmel et ses collègues contribuèrent à une caractérisation approfondie du développement du poisson-zèbre normal au terrain.

Un an plus tard, Christiane Nusslein-Volhard, Mark Fishman et Wolfgang Driever publièrent les résultats du premier inventaire génétique vertébré à grande échelle, qui fut réalisé à Boston, Massachusetts et à Tubingen en Allemagne. Modélisé suite au travail de Nusslein-Volhard sur la Drosophile, cet inventaire du poisson-zèbre fut créé pour identifier les gènes requis par le développement embryonnaire. Les résultats incluaient un catalogue de plus de 2000 poissons-zèbres mutants. Les analyses de ces mutants nous ont depuis enseigné énormément à propos de notre propre biologie.

En 2005, Keith Cheng et ses collègues clonèrent sic24a5 : le gène responsable d’une pigmentation anormale chez le mutant zebrafish doré. Le phénotype doré a permis à Cheng de découvrir que ce gène particulier est requis dans les cellules de peau du poisson et de l’homme pour la synthèse du pigment de mélanine, et que des modifications dans la protéine sont fermement liées aux variations naturelles de la couleur de la peau humaine.

En 2011, les chercheurs du labo Leonard Zon ont utilisés des embryons de poisson-zèbre pour identifier un nouveau traitement thérapeutique pour mélanome. Dans un inventaire chimique, ils ont découvert une classe de drogues, incluant le Leflunomide, qui ralentit la croissance des cellules qui contribuent au mélanome. Dorénavant en essais cliniques, le Leflunomide est un exemple de nouveaux traitements thérapeutiques probablement découverts dans des inventaires à hauts débits de zebrafish.

Apres cet aperçu de la valeur du poisson-zèbre, regardons quelques unes des applications pour lesquelles les poissons sont utilisés dans les labos aujourd’hui.

Pour commencer, les poissons-zèbres sont très utiles pour modéliser les maladies héréditaires humaines. Les états pathologiques peuvent être facilement reproduits par microinjection des embryons primitifs pour altérer l’expression de protéines. Ceci peut aussi être réalisé par des mutants génétiques, comme ce modèle de dystrophie musculaire de Duchenne, qui montre une réponse anormale au touché.

Puisque leur système d’immunité inné se développe pendant les premiers jours après fécondation, les embryons de zebrafish sont aussi utiles pour la recherche sur les maladies infectieuses. Dans cette étude, les bactéries étaient injectées dans le flux sanguin, et la réponse de l’hôte fut visualisée en temps réel en utilisant des lignes transgéniques avec des macrophages fluorescents.

Grâce à leur transparence, les embryons de poisson-zèbre sont aussi disposés à une technique de neuroscience de pointe appelée optogénétique. Ces chercheurs conçoivent un embryon qui exprime une protéine dans des neurones isolés, ce qui leur permet d’activer optiquement la cellule et de déterminer ses fonctions spécifiques dans un circuit neuronal.

Vous venez de regarder l’introduction de JoVE au poisson-zèbre, Danio rerio. Dans cette vidéo, nous avons démontré que le poisson-zèbre est un organisme modèle vertébré avec beaucoup des avantages des systèmes invertébrés. Dans le futur, les poissons-zèbres joueront probablement un rôle significatif dans l’amélioration de notre compréhension des maladies humaines, et dans notre découverte de traitements thérapeutiques cliniquement utiles. Merci de nous avoir regardé !

Transcript

Danio rerio, or zebrafish, are small fish that are making a big splash in biomedical research. Zebrafish lay hundreds of eggs that develop externally, allowing scientists to perform genetic manipulations and monitor early phenotypes in a complex organism. Since they share much of their genome with humans, zebrafish research is helping us on our way to understanding and treating human disease. This video will provide an overview of the zebrafish, the features that make them great models, and some of the ways in which they are used in labs today.

Before we talk about all that fishy science, let’s get to know the zebrafish. Like mice and humans, zebrafish are vertebrates, meaning they possess a backbone.

Specifically, zebrafish are bony fish in the class Actinopterygii, characterized by the presence of bony rays in their fins. More precisely, zebrafish belong to the single largest vertebrate family: Cyprinidae, which contains over 2,400 species, including the loveable goldfish.

Danio rerio are among the smallest members of this family, with adults measuring 30 – 40 millimeters, or about 1.5 inches, long. Zebrafish get their name because they resemble zebras. No, not quite like that. The name derives from the stripes running the length of their torpedo-shaped bodies.

Zebrafish originate from the Himalayan region, where they are found in slow-moving bodies of fresh water. However, you don’t need to travel very far to find them, as Danios are hardy fish that are staples of home aquariums.

The zebrafish life cycle advances through 4 major developmental stages: Embryo, larva, juvenile and adult. The cycle begins when eggs and sperm are released by a mating pair. After fertilization, the initial stages of development progress rapidly, with embryos hatching into larvae by 3 days post fertilization, or dpf. From this point, progression into a sexually mature adult requires an additional two to three months.

Now that we know a little bit about zebrafish in the wild, let’s review why they are so valuable in the lab. First, zebrafish can be housed at high density and are simple to care for, making them less expensive to maintain than other vertebrate models.

Next, zebrafish are extremely fertile. Mature females can lay hundreds of eggs on a weekly basis.

The external development of zebrafish embryos is extremely convenient, because of the ease with which gene expression can be manipulated by microinjection techniques. Additionally, since embryos are transparent, early developmental processes can be observed within the living organism.

Importantly, zebrafish also possess a high degree of genetic conservation with higher vertebrates, including humans. The zebrafish genome contains 25 chromosomes and 1.5 billion base pairs, which is about half the size of the human genome. Nevertheless, approximately 70% of all human genes, and 80% of all known human disease related genes have at least one zebrafish counterpart.

Now that you know why zebrafish make great model organisms, let’s take a look at how they’ve earned their stripes in the lab. In the 1970s, George Streisinger pioneered the establishment of the zebrafish model. At the time, several groups were investigating the genetic basis of development in flies and worms. As a fish hobbyist, Streisinger recognized the potential of zebrafish as a vertebrate model of development. Streisinger developed techniques for making “gynogenetic” embryos, whose genetic material derives entirely from the mother, thus reducing the generation time required to obtain homozygous mutants.

It wasn’t until 1995 that Charles Kimmel and colleagues contributed a thorough characterization of normal zebrafish development to the field.

One year later, Christiane Nusslein-Volhard, Mark Fishman and Wolfgang Driever published the results of the first large-scale vertebrate genetic screen, which was conducted in Boston, Massachusetts and Tubingen, Germany. Modeled after Nusslein-Volhard’s work in Drosophila, this zebrafish screen was designed to identify genes required for embryonic development. The results included a catalog of more than 2,000 mutant zebrafish. Analysis of these mutants has since taught us a great deal about our own biology.

In 2005, Keith Cheng and colleagues cloned slc24a5: the gene responsible for abnormal pigmentation in the golden zebrafish mutant. The golden phenotype inspired Cheng’s discovery that this particular gene is required in fish and human skin cells for synthesis of the pigment melanin, and that modifications in the protein are tightly linked to natural variations in human skin color.

In 2011, researchers in Leonard Zon’s lab used zebrafish embryos to identify a novel therapeutic for melanoma. In a chemical screen, they discovered a class of drugs, including Leflunomide, that slowed the growth of cells that contribute to melanoma. Now in clinical trials, Leflunomide is but one example of the novel therapeutics likely to be discovered in high-throughput zebrafish screens.

Now that you have a feel for the value of the zebrafish model, let’s look at some of the ways in which fish are used in labs today.

To begin, zebrafish are very useful for modeling heritable human diseases. Disease states can be easily reproduced by microinjection of early embryos to alter protein expression. This can also be achieved by genetic mutants, such as this model of Duchenne muscular dystrophy, which exhibits an abnormal response to touch.

Since their innate immune system develops during the first few days post fertilization, zebrafish embryos are also useful for infectious disease research. In this study, bacteria were injected into the bloodstream, and the host response was visualized in real time using transgenic lines with fluorescent macrophages.

Thanks to their transparency, zebrafish embryos are also amenable to a cutting edge neuroscience technique called optogenetics. These researchers engineered an embryo that expresses a protein in isolated neurons, which allows them to optically activate the cell and determine its specific function in a neural circuit.

You’ve just watched JoVE’s introduction to the zebrafish, Danio rerio. In this video, we’ve demonstrated that zebrafish are a unique vertebrate model organism with many of the advantages of invertebrate systems. In the future, zebrafish are likely to play a significant role in improving our understanding of human disease and our discovery of clinically useful therapeutics. Thanks for watching!