La piscine de Morris

The Morris Water Maze
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Neuroscience
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The Morris Water Maze

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07:42 min
April 30, 2023

Overview

Le labyrinthe de Morris est un des tests comportementaux les plus largement utilisés pour l’étude de l’apprentissage spatial et de la mémoire. Dans les phases initiales de cette épreuve, les rongeurs doivent nager vers une plateforme pour s’échapper d’une piscine d’eau. La plateforme est ensuite cachée sous le niveau de la surface, de manière à ce que l’animal doive se souvenir de sa localisation en vue de s’échapper. Cette simple mais puissante conception de labyrinthe peut être utilisée pour tester la fonction cognitive, étudier les modèles animaux de maladie neurodégénérescentes, et tester des thérapeutiques potentiels.

Cette vidéo fournit une introduction au labyrinthe d’eau de Morris et aux principes entourant son utilisation, incluant une présentation des différents types de mémoire testés dans le labyrinthe, les points important à considérer lorsque cette expérience est conceptualisée et conduite, et les procédures pour la mise en place et l’exécution du test. Plusieurs utilisations du labyrinthe sont envisagées, telles que l’étude de comment le traitement par radiation peut amener à des troubles de la mémoire. Finalement, d’autres types de labyrinthes d’eau, tels que le labyrinthe à 8 bras radiaux, sont introduits pour montrer comment ce paradigme peut être adapté pour engager différents types de mémoire.

Procedure

Le labyrinthe de Morris est un outil précieux pour étudier l’apprentissage et la mémoire chez les rongeurs. Ces créatures sont de bons nageurs, mais ils préfèrent être sur terre. Le labyrinthe profite de cette préférence pour entrainer les animaux à utiliser une petite plateforme comme sortie de la piscine d’eau. Après entrainement, la plateforme est cachée en-dessous de la surface, le rongeur doit alors se souvenir de sa localisation par rapport à des indices visuels distants. Cette vidéo résume les principes du test du labyrinthe de Morris passant en revue les procédures pour sa mise en place et son exécution et met en évidence quelques façons dont ce test et d’autres sont utilisés dans des études au labo.

Plongeons de suite dans les concepts de base derrière les expériences utilisant le labyrinthe de Morris ! Comme dit précédemment, les rongeurs trouveront leur chemin vers une plateforme cachée grâce à des indices visuels de référence, comme des posters de haut contraste présents autour de la pièce. Ceci dépend de régions spécifiques du cerveau, incluant l’hippocampe, dont la fonction est importante dans la formation de la mémoire. Les différents temps que le rongeur met pour trouver la plateforme dans une série d’essais successifs peuvent être utilisés comme une mesure de l’apprentissage spatial et de la mémoire.

Pour aider à quantifier la mémoire, la piscine est conceptuellement divisée en quatre quadrants de manière à ce que la tendance de l’animal à explorer la région proche de la plateforme puisse être évaluée. Les quadrants conceptuels sont aussi utiles dans l’essai de test, où l’animal est testé dans une piscine qui ne contient pas de plateforme. Si ce test est réalisé au moins 24 heures après la fin de l’entrainement, la tendance de l’animal à explorer le quadrant anciennement correct est une indication de formation de la mémoire à long-terme ou de « référence ». De même, les tests inverses impliquent un changement dans la localisation de la plateforme et mesurent la flexibilité cognitive du rongeur à reconnaitre que la plateforme est partie et à aller la chercher ailleurs. Vu que toutes ces données sont collectées sur de nombreux essais et avec beaucoup d’animaux, la variabilité entre les essais et les sujets ont un grand impact sur vos résultats.

Les facteurs qui peuvent affecter la performance de l’animal incluent la température, l’humidité et le moment dans la journée. De plus, des chercheurs visibles peuvent devenir des indices visuels non intentionnels pendant le test, donc la présence et la visibilité de chercheurs dans la pièce de test sont d’importantes considérations. Une autre variable réside dans les animaux eux-mêmes et peut être une source d’erreur. Par conséquent, l’âge et le sexe des rongeurs doivent être similaires entre les groupes expérimentaux. Finalement, les mesures sur des animaux avec des problèmes de mobilité, des blessures ou une mauvaise vision ne reflèteront pas précisément l’apprentissage et ne sont pas adéquates pour ce test.

Maintenant que vous avez considéré d’importants facteurs expérimentaux, sautons dans la mise en place du test. Commencez avec un bassin rempli d’eau fraîche, mais pas froide. La taille du bassin peut varier en fonction de si vous utilisez des rats ou des souris. Ensuite, placez des indices visuels fixes autour de la pièce, avec au moins un indice par quadrant.

Les tests d’apprentissage commencent par le placement d’une plateforme de sortie dans le bassin. Ensuite, déposez doucement le sujet dans l’eau, en faisant attention de ne pas submerger sa tête. Laissez l’animal explorer le labyrinthe et enregistrez le temps qu’il prend pour trouver la plateforme. Si le rongeur ne localise pas la plateforme en approximativement 60 secondes, guidez le vers elle et laissez le 10 à 20 secondes avant de le retirer, séchez le et placez le dans une cage chauffée. Pour compléter l’entrainement, répétez cette procédure de multiples fois, avec l’animal commençant chaque essai successif depuis un différent point d’entrée.

Maintenant il est temps de tester l’habilité de l’animal à trouver la plateforme cachée. Commencez par augmenter le niveau de l’eau jusqu’à environ 2,5 cm au-dessus du sommet de la plateforme et ajoutez du lait en poudre ou un colorant non toxique à l’eau. Dans ces essais, enregistrez le temps que le rongeur passe dans chaque quadrant et le temps qu’il met pour trouver la plateforme cachée.

A nouveau, si l’animal ne réussit pas endéans 60 secondes, guidez le jusqu’à la plateforme et laissez-le y un temps court avant de le retirer. Répétez la procédure encore au moins deux fois le jour même, avec l’animal commençant chaque test successif d’un point différent.

24 heures après l’achèvement des tests avec la plateforme cachée, réalisez un test final en retirant la plateforme et en permettant à l’animal d’explorer le labyrinthe pendant à nouveau 60 secondes. Surveillez et enregistrez le temps dans chaque quadrant.

Vous avez appris les bases du labyrinthe de Morris, donc maintenant voyons comment il est utilisé dans les expériences de neurobiologie du comportement.

Tout d’abord, les tests de comportement comme le labyrinthe d’eau sont extrêmement utiles pour étudier la biologie moléculaire de l’apprentissage et de la mémoire. Par exemple, les scientifiques peuvent utiliser des techniques comme la chirurgie stéréotaxique pour manipuler l’expression de gènes spécifiques dans le cerveau et tester directement l’impact sur l’apprentissage. De plus, tester des modèles rongeurs de troubles génétiques affectant la mémoire, comme Alzheimer, peut être utilisé pour caractériser les molécules qui pourraient soit être des facteurs de risque soit des soins potentiels.

Les tests comportementaux sont aussi importants pour étudier les impacts des lésions du cerveau sur l’apprentissage et la mémoire dans le contexte d’un traumatisme crânien, d’une privation d’oxygène ou de lésions dans des régions spécifiques du cerveau. Par exemple, certaines thérapies médicales, comme la radiation, peuvent endommager le cerveau et avoir un impact négatif sur la mémoire. Dans cette expérience, des animaux irradiés se sortent médiocrement du labyrinthe en comparaison aux animaux de contrôle. En testant simultanément différents traitements, les chercheurs peuvent examiner les interventions qui pourraient prévenir les déficiences cognitives chez les humains sous radiothérapie.

Vu que l’eau est très efficace pour encourager les rongeurs à explorer le labyrinthe, ce n’est pas surprenant que de nombreuses variations de labyrinthes à base d’eau existent. Certaines variations cherchent à réduire le stress de l’animal pendant le test, comme le labyrinthe pataugeoire, qui retire le besoin de nager et fournit des sorties sur les bords où les rongeurs préfèrent naturellement être. D’autres variations de nage, comme le labyrinthe à 8 bras, ont une configuration plus complexe demandant aux rongeurs d’intégrer plus d’informations pour atteindre les sorties. Cet agencement permet un test simultané de la mémoire de référence et de la mémoire à court-terme.

Vous venez de regarder l’introduction de JoVE au labyrinthe de Morris. Les labyrinthes d’eau sont une des façons pour nous de tester comment les animaux apprennent et se souviennent et cela nous aide à comprendre le lien entre la biologie et le comportement. Merci de nous avoir regardés!

Transcript

The Morris water maze is a valuable tool to study learning and memory in rodents. These critters are good swimmers, but they generally prefer to be on land. The water maze takes advantage of this preference to train animals to use a small platform as an escape from a pool of water. After training, the platform is hidden beneath the surface requiring the rodent to remember its location with respect to distant visual cues.

This video will summarize principles of Morris Water Maze testing review procedures for setting up and running the test and highlight some ways that this and other water tests are used in lab studies.

Let’s dive right in to some basic concepts behind experimentation using the Morris water maze! As previously mentioned, rodents will find their way to a hidden platform by referencing visual cues, like high contrast posters arranged around the room. This depends upon specific regions of the brain, including the hippocampus, whose function is important in memory formation. Changes in the time it takes the rodent to find the platform in a series of successive trials can be used as a measure of spatial learning and memory.

To help quantify memory, the pool is conceptually divided into four quadrants so that the tendency of the animal to explore the region near the platform can be assessed.

The conceptual quadrants are also useful in the probe trial, where the animal is tested in a pool containing no platform. If performed at least 24 hours after the completion of training, the tendency of the animal to explore the formerly correct quadrant is an indication of long-term or “reference” memory formation.

Similarly, reversal trials involve a change in platform location and measure the cognitive flexibility of the rodent to recognize that the platform is gone and look somewhere else. Since all of these data are collected over many trials and with many animals, variability between trials and subjects will have a big impact on your results.

Factors that can affect animal performance include temperature, humidity, or time of day. Additionally, visible investigators can become unintentional visual cues during testing, so the presence and visibility of investigators in the test room are important considerations.

Variability also exists between animals and can be a source of error. As a result, rodent age and sex must be carefully matched between experimental groups. Finally, measurements from animals with mobility problems, injuries, or bad vision will not accurately reflect learning and are not ideal for testing in the water maze.

Now that you have considered important experimental factors, let’s jump in to setting up the test. Begin with a pool filled with cool, not cold, water. Pool size can vary depending on if you are using rats or mice. Next, place non-motile visual cues around the room, with at least one cue per quadrant.

The learning trials begin by putting an escape platform into the pool. Next, gently place the subject into the water, taking care not to submerge its head. Allow the animal to explore the maze and record the amount of time it takes to find the platform. If the rodent does not locate the platform within approximately 60 seconds, guide it there and allow it to stay for 10 – 20 seconds before removing, drying, and placing it into a warmed cage.

To complete the training, repeat this procedure multiple times, with the animal beginning each successive trial from a different entry point.

Now it’s time to test the animal’s ability to find a hidden platform. Start by raising the water level to about an inch above the top of the platform and adding powdered milk or non-toxic paint to the water. In these trials, record the time the rodent spends in each quadrant and the time it takes to find the hidden platform.

Again, if the animal doesn’t succeed in 60 seconds, guide it to the platform and allow it to remain for a short period before removal. Repeat this procedure at least twice more on the same day, with the animal beginning each successive trial from a different position.

24 hours after the completion of the hidden platform trials, perform a probe test by removing the platform and allowing the animal to explore the maze for another 60 second trial. Monitor and record time in each quadrant.

You have learned the basics of the Morris water maze, so let’s discuss how it’s used in behavioral neurobiology experiments.

First, behavioral tests like the water maze are extremely useful for studying the molecular biology of learning and memory. For instance, scientists can use techniques like stereotaxic surgery to manipulate the expression of specific genes in the brain and directly test the impact on learning. Furthermore, testing rodent models of genetic disorders affecting memory, like Alzheimer’s, can be used to characterize molecules that could either be risk factors or potential therapeutics for the disease.

Behavioral tests are also important for studying the impacts of brain injury on learning and memory in the context of head trauma, oxygen deprivation, or lesions in specific brain regions. For example, certain medical therapies, like radiation, can damage the brain and negatively impact memory. In this experiment, irradiated animals perform poorly in the water maze when compared to controls. By simultaneously testing different treatments, researchers can explore interventions that could prevent cognitive impairment in humans undergoing radiotherapy.

Since water is very effective in encouraging rodents to explore a maze, it’s no surprise that many water-based maze variants exist. Some variants seek to reduce animal stress during testing, like this paddling maze, which alleviates the need for swimming and provides exits at the edges, where rodents naturally prefer to be. Other swimming variations, such as the 8-arm maze, have a more complex configuration demanding that the rodents integrate more information to reach the escapes. This layout allows for simultaneous testing of both reference memory and shorter-term working memory.

You’ve just watched JoVE’s introduction to the Morris water maze. Water mazes are one way for us to test how animals learn and remember and help us understand the relationship between biology and behavior.

Thanks for watching!