Génotypage de la souris

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Biology II: Mouse, Zebrafish, and Chick
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JoVE Science Education Biology II: Mouse, Zebrafish, and Chick
Mouse Genotyping

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08:27 min
April 30, 2023

Overview

Alors que le génome humain a été cartographié il y a plus de 10 ans, les scientifiques sont toujours loin de comprendre la fonction de chaque gène humain ! Un moyen pour évaluer comment un gène fonctionne est de perturber la séquence l’encodant et ensuite d’évaluer l’impact de ce changement sur la biologie de l’animal (sur son phénotype). Cette approche est communément utilisée chez la souris (Mus Musculus), vu qu’elle partage un haut degré de similarité génétique avec les humains. Pour suivre les animaux porteurs de mutations génétiques sur plusieurs générations, il est nécessaire de passer en revue l’ADN de chaque souris dans un procédé appelé le génotypage.

Cette vidéo fournit une vue d’ensemble de la théorie et de la pratique derrière le génotypage de souris. La présentation commence avec les principes de base de la génétique de la souris, incluant un rappel des termes homozygote, hétérozygote, sauvage, mutant et transgénique. Ensuite, des instructions pas à pas sont données pour l’extraction et la purification de l’ADN génomique de tissus de souris. Des exemples sont fournis montrant comment interpréter des résultats de génotypage, ainsi que comment garder la trace de souris au génotype désiré. Finalement, quelques utilisations typiques de la procédure de génotypage sont présentées en vue de montrer pourquoi cette technique habituelle est tellement essentielle en recherche sur les souris.

Procedure

Le génotypage est le processus de détection de la présence, ou absence, de séquences spécifiques d’ADN dans le génome d’un organisme particulier. Vu que les gènes peuvent influencer le phénotype des souris, être capable de sonder la génétique d’une souris individuelle, ou son « génotype », est important pour l’attribution d’un phénotype à un gène spécifique. Cette vidéo explore la génétique de la souris, montre les étapes clés de la procédure de génotypage, et explique comment interpréter des résultats de génotypage par PCR.

En vue de comprendre ce que les sicentifiques recherchent lorsqu’ils analysent le génotype des souris, passons en revue quelques manipulations génétiques habituelles de la souris.

Pour étudier un gène, les scientifiques perturbent ses fonctions en altérant sa séquence génétique. Cependant, les souris sont diploïdes, elles ont deux copies de n’importe quel gène donné. Vu que la plupart des gènes fonctionnent avec une seule copie normale, avant l’étude du phénotype, les souris doivent être reproduites pour créer un animal avec les deux gènes perturbés.

Ce génotype est appelé un « homozygote knock-out », ou en plus court « knock-out ». Inversement, une souris normale avec deux copies fonctionnelles est appelée un « homozygote sauvage », ou simplement « sauvage ». Finalement, les souris avec une seule copie fonctionnelle sont appelées « hétérozygotes » ou « hets ».

Plutôt que de retirer du matériel génétique, certaines expériences nécessitent l’introduction de séquences d’ADN dans le génome de la souris. Ces fragments d’ADN insérés sont appelés « transgènes », et les souris qui les portent sont « transgéniques ». Le « transgène » le plus commun introduit chez la souris est celui qui amène l’expression de la protéine fluorescente verte, ou GFP, issue de méduses. En utilisant un promoteur de tissu spécifique (une séquence de régulation qui « promeut » l’activité d’un gène) pour induire la production de GFP, les cellules d’un type spécifique de tissu peuvent être facilement identifiées par fluorescence.

Parce-que beaucoup de mutations génétiques ne donnent pas lieu à un phénotype facilement observable, comme l’expression de GFP, les souris doivent être génotypées pour déterminer quel animal spécifique devrait être utilisé dans les expériences. Avant le génotypage, les souris doivent être labélisées afin d’être identifiées par la suite. Non, vous aurez besoin de quelque chose de plus permanent que cela. Une méthode courante est de faire des crans dans les oreilles, de manière à ce que la position et le nombre de crans correspondent à un numéro d’identification.

Une fois que la souris est labélisée, collectez un petit morceau de tissu (typiquement 2 à 5 mm de la queue, en utilisant une lame de rasoir ou des ciseaux) duquel extraire l’ADN. Si vous collectez sur plus d’une souris, marquez les segments du rasoir utilisés pour garantir que vous n’utiliserez pas la même partie sur l’animal suivant, ce qui amènerait à une contamination de vos échantillons.

Pour commencer le processus de séparation du matériel génétique de tous les autres composants du tissu, l’échantillon est digéré dans un tampon de lyse contenant l’enzyme protéinase K. Après une digestion au cours de la nuit, l’échantillon est centrifugé pour rassembler en pellet les poils et n’importe quel autre matériel non digéré. Pour isoler l’ADN du lysat digéré, une méthode simple et efficace est d’ajouter de l’alcool pour précipiter les acides nucléiques. Après une brève incubation, l’échantillon est à nouveau centrifugé pour collecter l’ADN en un pellet.

Après le lavage avec de l’éthanol à 70% pour retirer les sels en excès, le pellet d’ADN est remis en suspension dans de l’eau ou dans un tampon, et est alors prêt pour le génotypage.

Il existe plusieurs stratégies pour déterminer si une séquence spécifique d’ADN est présente chez votre souris. La plupart d’entre elles nécessitent que vous amplifiiez d’abord la région génétique d’intérêt en utilisant la réaction en chaine par polymérase, ou PCR. Pour plus d’informations sur la PCR, allez voir « PCR : La réaction en Chaîne par Polymérase » dans les vidéos de JoVE.

Une méthode pour distinguer les génotypes est de détecter les changements dans la taille du fragment amplifié par PCR. Disons que vous êtes à la recherche de souris avec une insertion génétique de 700 paires de base. Après PCR, les bandes de type sauvage ont 200 paires de base et les bandes de type transgène auront 900 paires de base.

Après l’exécution de la PCR, séparez les produits de la réaction sur un gel au pourcentage approprié d’agarose, de façon à distinguer les tailles de vos fragments. Le contrôle de type sauvage devrait uniquement avoir les 200 paires de base sur la bande sauvage ; le contrôle de type transgénique devrait avoir les 900 paires de base de la bande transgène ; l’hétérozygote de contrôle devrait lui avoir les deux bandes. Enfin, un contrôle « sans modèle » est inclus pour être certain que les réactifs ne contiennent pas d’ADN contaminant, celui-ci ne devrait donc ne générer aucune bande.

Maintenant que nous sommes assurés que les contrôles fonctionnent comme espéré, regardons les souris inconnues. Vu que les souris 1 et 2 ont chacune uniquement une bande sauvage, elles sont de type homozygote sauvage. Les souris 4 et 6 ont chacune uniquement une bande transgène, elles sont donc de type homozygote transgène. Les souris 3 et 5 ont chacune les deux bandes et sont donc hétérozygotes.

Enfin, lorsque vous devez trouver la souris avec le génotype que vous cherchez, vous avez juste besoin de faire correspondre la disposition de crans d’oreilles avec son numéro d’identification.

Après avoir mieux compris ce qu’est le génotypage et comment il est réalisé, regardons quelques exemples de ce à quoi il est utile.

Dans certains cas, des modifications génétiques plus complexes sont requises pour produire le phénotype désiré. Par exemple, pour établir ce modèle de cancer de la peau dans des souris, deux transgènes sont requis. L’un porte un « oncogène » inductible, ou un gène qui peut causer un cancer, et le second porte l’enzyme Cre recombinase, qui est exprimé uniquement dans les cellules de la peau et excise une séquence qui empêche la transcription de l’oncogène, autorisant ainsi l’expression de l’oncogène. Pour produire une descendance avec les deux transgènes, des souris hétérozygotes pour chaque transgène sont accouplées. Le génotypage est alors utilisé pour identifier la descendance désirée.

Parfois il peut ne pas être possible de génotyper des souris avant une expérience. Par exemple, dans cette étude du rythme cardiaque embryonnaire, il n’est pas faisable de collecter des tissus d’embryons pour le génotypage sans perturber leur comportement. Par conséquent, les positions de l’embryon à l’intérieur de la mère sont d’abord prudemment labélisées, puis des mesures aux ultrasons sont enregistrées. Ensuite, des biopsies de la queue sont collectées pour déterminer l’effet du génotype sur le rythme cardiaque.

Cette vidéo a montré une méthode d’extraction d’ADN, mais il y a beaucoup de variations. Par exemple, le système de PCR Directe nécessite moins de 5 minutes de digestion de tissu. De plus, après avoir séparé par centrifugation le matériel non digéré, le supernageant est prêt pour la PCR, ce qui élimine le besoin de purification de l’ADN.

Vous venez de regarder le guide de JoVE sur le génotypage de souris. Dans cette vidéo, nous avons vu les bases de la génétique chez la souris, comment préparer et analyser des échantillons d’ADN de souris, ainsi que quelques utilisations pratiques de cette technique. Merci de nous avoir regardés !

Transcript

Genotyping is the process of detecting the presence, or absence, of specific DNA sequences in a particular organism’s genome.

Since genes can influence a mouse’s phenotype, being able to probe an individual mouse’s genetic make-up, or “genotype,” is critical for attributing a phenotype to a specific gene. This video will explore mouse genetics, demonstrate key steps of the genotyping procedure, and explain how to interpret PCR-based genotyping results.

In order to understand what researchers look for when they genotype mice, let’s review some common manipulations to mouse genetics.

To study a gene, scientists frequently disrupt its function by altering its genetic sequence. However, mice are diploid, so they have two copies of any given gene. Since most genes need only one normal copy to function, the mice must be bred to produce an animal with both genes disrupted prior to studying phenotype.

This genotype is called a “homozygous knockout,” or more commonly just “knockout” for short. Conversely, a normal mouse with two functional copies is called a “homozygous wildtype,” or just “wildtype.” Finally, mice with just one functional copy are referred to as “heterozygous,” or “hets.”

Instead of removing genetic material, some experiments require the introduction of DNA sequences into the mouse genome. These inserted DNA fragments are called “transgenes,” and the mice that carry them are “transgenic.” The most common “transgene” introduced into mice is one that drives the expression of green fluorescent protein, or GFP, from jellyfish. By using a tissue-specific promoter (a regulatory sequence that “promotes” the activity of a gene) to drive GFP production, cells from a specific tissue type can be easily identified by green fluorescence.

Because many genetic changes do not lead to a readily observable phenotype, like GFP expression, mice need to be genotyped to determine which specific animal should be used in experiments. Prior to genotyping, mice should be carefully labeled so that they can be identified again later. No, you’ll need something more permanent than that. One common method is to make notches in the ear, such that the position and number of notches corresponds to an ID number.

Once the mouse is labeled, collect a small piece of tissue (typically 2 — 5 mm of tail, using a razorblade or scissors) from which to extract DNA. If you’re collecting tissue from more than one mouse, mark the used segments of the blade to ensure you won’t use the same part on the next animal, which could lead to cross-contamination in your samples.

To begin the process of separating the genetic material from other components of the tissue, the sample is digested in lysis buffer containing the enzyme proteinase K. After an overnight digestion, the sample is centrifuged to pellet hair and any other undigested material. To isolate DNA from the digested lysate, a simple and effective method is to add alcohol to precipitate nucleic acids. After a brief incubation, the sample is centrifuged again to collect the DNA in a pellet.

After washing with 70% ethanol to remove excess salts, the DNA pellet is resuspended in water or buffer and is ready for genotyping.

There are many strategies to determine whether a specific DNA sequence is present in your mice. Most of them require you to first amplify the genetic region of interest using the polymerase chain reaction, or PCR. For more information on how to set up PCR, please check out the JoVE Science Education “Guide to PCR.”

One method to distinguish genotypes is to detect changes in the size of the PCR-amplified fragment. Let’s say that you’re screening for mice with a genetic insertion of 700 base pairs. After PCR, wildtype bands are 200 base pairs, and transgene bands should be 900 base pairs.

After running your PCR, separate the reaction products on an appropriate percentage agarose gel, so you can distinguish the sizes of your fragments. The wildtype control should only have the 200 base pair wildtype band; the transgenic control should only have the one 900 base pair, transgene band; and the het control should have both bands. Finally, a “no template” control is included to be sure the reagents do not contain any contaminating DNA, and should therefore not generate any bands.

Now that we are confident that the controls worked as expected, let’s check out the unknown mice. Since mice 1 and 2 each have only one, wildtype band, they are homozygous wildtype. Mice 4 and 6 each have only one, transgene band, and are therefore homozygous transgenic.

And mice 3 and 5 each have two bands, and are therefore hets.

Finally, when you go back to find the mice with the genotype you want, you just need to match up the pattern of ear notches with the mouse’s ID number.

After gaining an understanding of what genotyping is and how it’s done, let’s look at some examples of why it’s useful.

In some cases, more complex genetic modifications are required to produce the desired phenotype. For example, to establish this model of skin cancer in mice, two transgenes are required. One carries an inducible “oncogene,” or a gene that can cause cancer, and the second carries the enzyme Cre recombinase, which is only expressed in skin cells and excises a sequence that prevents oncogene transcription, thereby allowing oncogene expression. To produce offspring with both transgenes, mice heterozygous for each are mated. Genotyping is then used to identify the desired offspring.

Sometimes it may not be possible to genotype mice before an experiment. For example, in this study of embryonic heart rate, it is not feasible to collect tissue for genotyping from the embryos without disrupting their behavior. Therefore, the embryo positions within the mother are first carefully labeled, then ultrasound measurements are recorded. Finally, tail biopsies are collected to determine the effect of the genotype on heart rate.

This video has demonstrated one method of DNA extraction, but there are many variations. For example, the Direct PCR system requires less than five minutes of tissue digestion. Additionally, after spinning down undigested material, the supernatant is ready for PCR, eliminating the need for DNA purification.

You’ve just watched JoVE’s guide to genotyping mice. In this video, we’ve reviewed the basics of mouse genetics, how to prepare and analyze mouse DNA samples, as well as some practical applications of this technique. Thanks for watching!