Waiting
Login processing...

Trial ends in Request Full Access Tell Your Colleague About Jove
Click here for the English version

Medicine

Échographie au point de service gastrique chez l’adulte : acquisition et interprétation d’images

Published: September 22, 2023 doi: 10.3791/65707

Summary

Ce protocole introduit deux méthodes d’acquisition d’images en échographie gastrique. De plus, des conseils sont fournis pour interpréter ces informations afin d’aider à la prise de décision médicale.

Abstract

Au cours des deux dernières décennies, l’échographie diagnostique au point de service (POCUS) est devenue un outil rapide et non invasif au chevet du patient pour répondre aux demandes cliniques liées au contenu gastrique. Une préoccupation émergente concerne les patients sur le point de subir une sédation et/ou une intubation endotrachéale : le risque élevé d’aspiration du contenu de l’estomac du patient. L’aspiration du contenu gastrique dans les poumons constitue une complication grave et potentiellement mortelle. Cela se produit plus fréquemment lorsque l’estomac est considéré comme « plein » et peut être affecté par les techniques employées pour la gestion des voies respiratoires, ce qui le rend potentiellement évitable. Afin d’atténuer le risque d’aspiration péri-opératoire, deux spécialités médicales distinctes (l’anesthésiologie et la médecine des soins intensifs) ont développé indépendamment des techniques permettant d’utiliser l’échographie pour identifier les patients nécessitant des précautions à prendre pour l’estomac plein. En raison de ces spécialités distinctes, le travail de chaque groupe reste relativement peu familier en dehors de son domaine respectif. Cet article présente des descriptions des deux techniques d’échographie gastrique. De plus, il explique comment ces approches peuvent se compléter lorsque l’une d’entre elles échoue. En ce qui concerne l’acquisition d’images, l’article aborde les sujets suivants : indications et contre-indications, sélection de la sonde appropriée, positionnement du patient et dépannage. L’article se penche également sur l’interprétation des images, avec des exemples d’images. De plus, il montre comment l’une des deux techniques peut être utilisée pour estimer le volume de liquide gastrique. Enfin, l’article traite brièvement de la prise de décision médicale à partir des résultats de cet examen.

Introduction

L’aspiration pulmonaire du contenu gastrique peut provoquer une pneumonie, une pneumonie et même la mort1. Il a été démontré qu’un volume plus élevé, la présence de particules et une acidité plus élevée de l’aspiration augmentent la gravité de ce scénario. De nombreux facteurs aident à guider un clinicien dans l’évaluation du risque d’aspiration, y compris les maladies comorbides qui peuvent ralentir les temps de vidange gastrique, l’obstruction gastro-intestinale mécanique et le moment de la dernière prise orale. Historiquement, cette dernière repose uniquement sur une évaluation de l’anamnèse du patient, qui peut s’avérer peu fiable et inexacte. De plus, il a été démontré que le jugement du clinicien est médiocre à passable pour diagnostiquer un estomac plein2.

En 2011, un groupe de travail spécial nommé par l’American Society of Anesthesiology (ASA) a publié pour la première fois les lignes directrices pour le jeûne préopératoire, et celles-ci ont été mises à jour en 2017 3,4. Bien que les lignes directrices sur le jeûne de l’AAS soient utiles, elles sont basées sur la population et ne sont pas adaptées à des situations cliniques spécifiques, et elles recommandent une prise en compte plus approfondie des patients présentant une pathologie altérée, telle qu’un retard de vidange gastrique ou une occlusion intestinale. De plus, ces lignes directrices reposent sur un patient qui est un historien précis et qui peut se souvenir correctement de sa dernière prise orale. Enfin, les intervalles de jeûne recommandés dans les lignes directrices peuvent ne pas être suffisants pour assurer un estomac vide dans les situations d’urgence ou d’urgence.

Afin de combler les lacunes dans les lignes directrices publiées sur le jeûne et d’identifier les patients présentant un risque élevé d’aspiration, des protocoles d’imagerie par ultrasons diagnostiques de l’estomac au point de service (POCUS) ont été développés et validés par deux groupes d’auteurs distincts : un groupe composé de médecins de l’unité de soins intensifs (USI) et l’autre d’anesthésistes. Le groupe5 de l’unité de soins intensifs s’est concentré sur les patients gravement malades nécessitant une intubation endotrachéale urgente et a mis au point une méthode pour dépister la distension gastrique macroscopique de ces patients en évaluant l’estomac à travers le quadrant supérieur gauche (LUQ). Dans le LUQ, les auteurs ont utilisé la rate comme fenêtre échographique pour visualiser le corps gastrique dans les plans coronal et transverse afin de dépister les signes qualitatifs de distension gastrique. Lorsqu’une distension gastrique macroscopique a été identifiée, les auteurs ont pris des précautions particulières pour minimiser le risque d’aspiration (par exemple, en plaçant une sonde nasogastrique pour la décompression gastrique [si elle n’est pas contre-indiquée] avant l’induction de l’anesthésie générale et de l’intubation endotrachéale). Par ailleurs, un groupe d’anesthésistes axés sur les patients périopératoires a mis au point une technique de dépistage du contenu de l’estomac qui ne serait pas attendue chez les patients correctement à jeun avec une vidange gastrique normale6. Cette technique consiste à placer la sonde à ultrasons dans un plan sagittal de l’épigastre pour visualiser l’antre gastrique. La technique permet à la fois la détection qualitative du contenu stomacal à haut risque et, dans le cas d’un liquide clair, l’estimation quantitative du volume de liquide gastrique.

En combinant ces deux protocoles dans une approche hybride, ce manuscrit respectera le cadre I-AIM pour catégoriser les étapes clés de l’échographie gastrique : indications, acquisition, interprétation des images et prise de décision médicale7. Cependant, étant donné que cette collection spéciale est axée sur l’interprétation diagnostique des images POCUS, ce manuscrit ne couvrira que brièvement l’interprétation des images et reportera en grande partie la discussion sur la prise de décision médicale, car cela n’entre pas dans le cadre de cette collection.

Indications
L’échographie gastrique a au moins quatre indications possibles. Tout d’abord, l’échographie gastrique est indiquée pour dépister le contenu de l’estomac à haut risque avant l’intubation ou la sédation procédurale dans les situations où le volume et/ou le contenu de l’estomac du patient sont inconnus ou les antécédents concernant le volume/le contenu gastrique ne sont pas fiables. Dans ce contexte, l’échographie gastrique est effectuée pour stratifier le risque d’aspiration pulmonaire et ajuster les soins du patient afin de minimiser ce risque. Deuxièmement, certains intensivistes ont utilisé l’échographie gastrique pour mesurer les volumes résiduels gastriques (GRV) chez les patients recevant une alimentation entérale8. Dans ce cas, l’évaluation de l’antre gastrique peut aider au diagnostic de l’intolérance entérale à l’alimentation et par la suite réduire le risque de pneumonie par aspiration. Récemment, l’échographie gastrique a été évaluée en tant qu’outil de mesure de la section transversale antrale et a montré une forte corrélation avec le GRV chez les patients en soins intensifs9. Troisièmement, le POCUS gastrique a été utilisé pour évaluer le retard de la fonction intestinale et l’iléus postopératoire chez les patients après des interventions chirurgicales10. Quatrièmement, chez les patients pédiatriques, l’échographie gastrique a été utilisée pour diagnostiquer l’ingestion de corps étrangers et des pathologies telles que la sténose du pylore11. Pour d’autres applications pédiatriques de l’échographie gastrique, les lecteurs sont renvoyés à d’autres sources. Le reste de cet article se concentrera sur l’échographie gastrique chez l’adulte11.

Il y a très peu de contre-indications à l’échographie gastrique car l’examen est un test non invasif qui présente des dommages directs négligeables pour les patients. La principale contre-indication absolue est le refus du patient. Les contre-indications relatives comprennent l’un des éléments suivants : (1) pansements/plaies dans la zone des fenêtres de balayage habituelles ; 2° un manque de temps pour tenter l’examen en raison d’une détérioration rapide de l’état hémodynamique ou clinique d’un patient ; et (3) une probabilité très élevée ou très faible d’avoir l’estomac plein avant le test. Heureusement, la présence de pansements ou de plaies intermédiaires peut parfois être traitée en choisissant une autre fenêtre échographique. Par exemple, si l’approche abdominale antérieure est obstruée, on peut tenter une vue latérale gauche et vice versa. Un manque de temps peut également être géré par une pratique délibérée, car des études ont montré que l’échographie gastrique peut être effectuée rapidement entre des mains expertes12. Enfin, il y a des cas où la probabilité d’un estomac plein avant le test est soit très faible (par exemple, un patient en bonne santé correctement jeûné pour une intervention chirurgicale), soit très élevée (par exemple, un patient présentant une occlusion intestinale connue et fixe). Dans de tels cas, l’échographie gastrique est relativement contre-indiquée car le test - comme tous les tests diagnostiques - est imparfait et a le potentiel de générer des résultats faussement positifs et faux négatifs qui peuvent conduire les patients dans une direction inappropriée.

Acquisition
Pour l’acquisition, il est recommandé de commencer par l’approche sagittale sous-xiphoïde pour visualiser l’antre gastrique. L’antre représente un emplacement anatomique optimal pour mesurer le contenu gastrique en raison de sa localisation constante et superficielle. Il constitue la partie la plus dépendante de l’estomac et peut être rapidement identifié chez la plupart des patients6. De plus, l’antre gastrique se dilate de manière linéaire au fur et à mesure que son contenu augmente, ce qui en fait une cible appropriée pour évaluer qualitativement le contenu de l’estomac et suggérer une stratification du risque de l’aspiration gastrique6. Si la fenêtre sagittale antérieure n’est pas accessible (par exemple, en raison de plaies/pansements) ou fournit des données indéterminées, la fenêtre latérale gauche peut offrir des données qualitatives utiles concernant le contenu gastrique d’un patient.

En ce qui concerne l’interprétation des images et la prise de décision médicale, le manuscrit passe en revue une gamme de résultats potentiels et explique comment l’échographie gastrique peut être utilisée en collaboration dans des populations de patients distinctes. Enfin, les pièges et les limites courants de ces méthodes seront décrits.

Subscription Required. Please recommend JoVE to your librarian.

Protocol

Toutes les procédures effectuées dans le cadre de cette étude impliquant des participants humains étaient conformes aux normes éthiques du comité de recherche institutionnel et/ou national et à la Déclaration d’Helsinki de 1964 et à ses amendements ultérieurs ou à des normes éthiques comparables. Les examens peuvent être effectués à l’aide d’un réseau de secteurs (parfois appelé familièrement « réseau phasé ») ou d’un transducteur curviligne à basse fréquence selon les préférences des échographistes. Pour les figures et les scans, une sonde curviligne a été utilisée pour les vues sagittales antérieures, tandis qu’une sonde à réseau sectoriel a été utilisée pour les scans du corps gastrique. Les détails commerciaux des sondes sont fournis dans le tableau des matériaux.

1. Vues de l’antre gastrique sagittal subxiphoïde (alias « Vues sous-xiphoïdes »)

  1. Vue en décubitus dorsal
    1. Positionnement du patient : placez le patient en décubitus dorsal. Si le patient est incapable de tolérer d’être complètement couché sur le dos, jusqu’à 30 degrés tête en l’air est une alternative acceptable.
    2. Sélection de la sonde : sélectionnez n’importe quelle sonde basse fréquence (par exemple, réseau curviligne ou sectoriel) (voir le tableau des matériaux).
    3. Sélection du mode : réglez le préréglage sur le mode abdominal.
    4. Placement de la sonde
      1. Placez la sonde sur la région sous-xiphoïde du patient dans le plan sagittal (Figure 1).
      2. Orientez le marqueur de la sonde dans une direction céphalade.
    5. Optimisation de l’image
      1. Ventilez la sonde de gauche à droite du patient jusqu’à ce que l’on puisse visualiser les structures suivantes à l’écran : (1) le foie sur le côté gauche de l’écran ; (2) aorte pulsatile dans le grand axe profond de l’image ; et (2) l’antre gastrique juste caudal et profond jusqu’au bord superficiel du foie (Figure 2).
      2. Assurez-vous que l’aorte abdominale est positionnée sur le bord le plus profond de l’image. Si la veine cave inférieure (IVC) est vue à la place, corrigez l’angle du faisceau d’ultrasons s’il est trop incliné vers la droite du patient. Dans ce cas, visualisez l’estomac au niveau du pylore plutôt que de l’antre. Si cela se produit, ajustez en éventant vers la gauche jusqu’à ce que l’aorte devienne visible. C’est la position appropriée pour analyser l’antre gastrique (Figure 3).
        REMARQUE : Si seul l’estomac est visible au niveau de l’IVC et non l’aorte, les données échographiques qualitatives sont toujours précieuses, mais rappelez-vous que cette vue a une sensibilité plus faible pour détecter un estomac « à haut risque ». Dans de tels cas, une évaluation du volume sous-estimera probablement le volume gastrique (Figure 3).
      3. Identifiez la muscularis propria (couche hypoéchogène de la paroi gastrique la plus épaisse) pour vous assurer de la concentration sur l’estomac. Le gros intestin dilaté peut être confondu avec l’antre gastrique (figure 4).
        REMARQUE : Le pancréas peut être visible en arrière de l’antre gastrique (Figure 2).
    6. Acquisition d’images : cliquez sur Acquérir pour enregistrer un clip vidéo de cette vue échographique.
  2. Vue latérale droite des escarres
    1. Positionnement du patient : positionner le patient dans le décubitus latéral droit (Figure 5).
    2. Sélection de la sonde : suivez l’étape 1.1.2.
    3. Sélection du mode : suivez l’étape 1.1.3.
    4. Placement de la sonde : suivez l’étape 1.1.4.
    5. Optimisation de l’image : suivez l’étape 1.1.5.
    6. Acquisition d’images : suivez l’étape 1.1.6.
    7. Estimation quantitative du volume gastrique
      1. Si l’antre gastrique semble ne contenir que des liquides clairs, quantifier le volume gastrique total en obtenant une image de l’antre gastrique comme décrit ci-dessus, avec le patient en position RLD (voir étape 1.2.5).
      2. Lorsqu’une vue de l’antre gastrique est obtenue lors de son expansion maximale, figer l’image.
      3. Activez l’outil Trace ( Trace ) et tracez la section transversale de l’antre gastrique le long de la couche hyperéchogène externe de la paroi représentant la séreuse (Figure 6).
        REMARQUE : Il est peu probable qu’une zone antrale supérieure à 10 cm2corresponde au volume de base normal et suggère un « estomac plein ».
      4. Cliquez sur Enregistrer.
      5. Estimez le volume de liquide gastrique à l’aide de la formule suivante13 : volume de l’estomac (mL) = 27 + 14,6 ACSA (en RLD) cm2 − 1,28 x âge (années).
        REMARQUE : Cette formule a été validée pour les liquides clairs dans l’antre. Cette formule a également été validée dans une étude distincte portant sur des personnes souffrant d’obésité morbide14.

2. Vues du corps gastrique du quadrant supérieur gauche (LUQ)

  1. Si les vues sous-xiphoïdes sont inadéquates ou inaccessibles, procédez à l’évaluation des vues du quadrant supérieur gauche (étapes 2.2 et 2.3).
  2. Vue du corps gastrique coronal LUQ
    1. Positionnement du patient : suivre l’étape 1.1.1.
    2. Sélection de la sonde : suivez l’étape 1.1.2.
    3. Sélection du mode : suivez l’étape 1.1.3.
    4. Positionnement de la sonde
      1. Placez la sonde sur la ligne médio-axillaire gauche dans le plan longitudinal avec le marqueur d’orientation pointé vers la tête du patient (Figure 7).
        REMARQUE : Avec le marqueur de sonde orienté dans cette direction, la cavité thoracique apparaîtra sur le côté gauche de l’échographe et le côté droit sera la cavité abdominale.
    5. Optimisation de l’image
      1. Identifiez la rate et l’hémidiaphragme gauche. La rate est identifiée par sa forme capsulaire arrondie. L’hémidiaphragme gauche se présente sous la forme d’une ligne hyperéchographique, supérieure à la rate, et se déplace avec le cycle respiratoire normal.
      2. Une fois la rate identifiée, ventilez vers l’arrière pour identifier le rein, qui apparaîtra comme la structure oblongue inférieure et postérieure à la rate.
        REMARQUE : La rate offre moins de fenêtre acoustique que le foie de l’abdomen droit
      3. Une fois ces points de repère identifiés, inclinez le transducteur dans une direction antérieure pour obtenir une vue du corps gastrique (Figure 7).
        REMARQUE : Les structures anatomiques se déplaceront probablement lorsque le diaphragme se déplacera. Si possible, envisagez de demander au patient de retenir brièvement sa respiration pendant que les examens sont effectués.
    6. Acquérez les images en suivant l’étape 1.1.6.
  3. Vue du corps gastrique transverse antérieur LUQ
    1. Positionnement du patient : suivre l’étape 1.1.1.
    2. Sélection de la sonde : suivez l’étape 1.1.2.
    3. Sélection du mode : suivez l’étape 1.1.3.
    4. Positionnement de la sonde
      1. Placez la sonde sur la face antérieure de l’abdomen du patient, à peu près à la ligne claviculaire médiane, juste à côté des côtes (Figure 8). Afin d’évaluer pleinement le corps gastrique, il peut être nécessaire de faire pivoter la sonde dans le sens des aiguilles d’une montre pour obtenir une vue oblique.
    5. Optimisation de l’image : ventiler la sonde crânienne à caudale jusqu’à ce que le corps gastrique soit visible profondément dans la rate.
    6. Acquérir des images à l’étape 1.1.6.

Subscription Required. Please recommend JoVE to your librarian.

Representative Results

Pour assurer une visualisation précise de l’antre gastrique, il est nécessaire de sonder suffisamment profondément pour identifier l’aorte. La détection de l’IVC place plutôt la scintigraphie au niveau du pylore gastrique, ce qui entraîne une sous-estimation du contenu gastrique réel. Bien que l’utilité diagnostique reste pour le niveau du pylore gastrique, elle est moins simple à interpréter par rapport à la vue antrale gastrique (Figure 3). Par conséquent, une tâche cruciale consiste à scanner les gros vaisseaux et à faire la distinction entre l’antre gastrique et le pylore (Figure 9). L’aorte est identifiable par ses parois épaisses et pulsantes, distinctes de l’IVC. La fonction Doppler couleur peut être utilisée pour la visualisation du flux sanguin si nécessaire. L’absence d’un grand vaisseau discernable indique que la scintigraphie peut potentiellement traverser le corps gastrique, ce qui donne une image non standard pour la scintigraphie gastrique subxiphoïde (Figure 4 et Figure 9).

Dans la vue sagittale sous-xiphoïde, l’antre gastrique se trouve caudale à l’extrémité du foie et superficielle à l’aorte (Figure 2). Dans l’exemple présenté (Figure 2), l’antre du patient apparaît vide, avec des parois antrales adjacentes et un contenu minimal. Lorsque ce résultat se répète à la fois en décubitus dorsal et en décubitus latéral droit (RLD), cela signifie un état normal à jeun avec un faible risque d’aspiration péri-procédurale.

Pour évaluer le contenu liquide de l’antre gastrique, des scintigraphies sont effectuées en décubitus dorsal et en position RLD. Lorsque l’antre est vacant à la fois en décubitus dorsal et en position RLD, il est classé comme un antre de grade 0, ce qui indique un risque d’aspiration minimal. Dans de tels cas, les parois antrales se touchent souvent ou se rapprochent étroitement l’une de l’autre (Figure 2). Ceci est parfois surnommé le signe « œil de bœuf » en raison de la muqueuse hyperéchogène de l’estomac encerclée par la couche musculaire hypoéchogène. Si l’antre est vide en décubitus dorsal, mais qu’il contient un petit volume de liquide clair en position RLD, il est désigné comme un antre de grade 1, ce qui indique également un faible risque d’aspiration péri-procédurale. Les antres de grade 0 ou 1 correspondent généralement à des zones antrales inférieures à 10 cm2 et à des volumes gastriques inférieurs à 1,5 mL/kg, conformément aux conditions de jeûne. Environ 95 % à 98 % des personnes à jeun présentent un antre de grade 0 ou de grade 1. À l’inverse, si un liquide clair est présent à la fois en décubitus dorsal et en position RLD, il s’agit d’un antre de grade 2, ce qui signifie un risque élevé d’aspiration périopératoire. Un antre de grade 2 est moins fréquent pendant le jeûne (3 % à 5 %) et concerne généralement les zones antrales supérieures à 10cm2 et les volumes gastriques supérieurs à 1,5 mL/kg, suggérant fortement un « estomac plein ». Ce système de classement antral (grades 0 à 2) s’applique spécifiquement au fluide liquide clair15.

Plusieurs modèles mathématiques ont été proposés pour la quantification du contenu liquide dans l’antre gastrique 6,16. La formule indiquée ci-dessus à l’étape 1.2.7 est la plus simple et a été validée chez un large éventail de patients adultes, y compris les patients souffrant d’obésité morbide (>40 kg/m2)13,15.

En utilisant l’exemple de la figure 6, le volume gastrique serait calculé comme suit :

volume gastrique (mL) = 27 + 14,6 ACSA (en RLD) cm2− 1,28 x âge (années)

volume gastrique (mL) = 27 + 14,6 x 4,03 − 1,28 x 47 = 25,3 mL

Plusieurs points de vue méritent d’être clarifiés. Lorsqu’un patient a récemment consommé des liquides clairs, une échographie révèle un antre contenant à la fois des bulles de liquide et d’air. Ces bulles réfractent la lumière, créant une apparence semblable à celle de la figure 10, appelée effet de « nuit étoilée ». Alternativement, si le patient a ingéré des aliments solides, les faisceaux d’ultrasons ont du mal à pénétrer dans l’air en raison de l’impédance, ce qui entraîne une limite air-fluide hyperéchogène et une ombre acoustique qui s’ensuit. Il en résulte une paroi antrale antérieure hyperéchogène avec un antre flou, affichant principalement des lignes B, appelées aspect « verre dépoli » (Figure 11). Au fil du temps, généralement de 1 à 2 heures, l’air se dissipe de l’image du « verre dépoli », laissant un aspect hétérogène hyperéchogène où la paroi gastrique postérieure devient visible (Figure 12)17.

Lorsque les vues sous-xiphoïdes ne sont pas satisfaisantes ou ne sont pas réalisables en raison de l’état du patient, les vues du quadrant supérieur gauche (LUQ) peuvent être une alternative. Dans les vues LUQ, le corps gastrique, en raison de sa position superficielle, apparaît généralement à de faibles profondeurs chez le patient moyen. Dans la vue coronale LUQ, le corps gastrique doit être antérieur à la rate. La présence d’un gros intestin dans cet espace péri-splénique pourrait compliquer l’identification du corps gastrique. Cependant, l’absence d’haustra distingue le corps gastrique du gros intestin. Par exemple, dans la figure 7, le contenu liquide dans le corps gastrique indique un risque modéré d’aspiration pulmonaire pour ce patient.

Dans la vue transversale antérieure gauche, l’emplacement superficiel du corps gastrique ressort (Figure 8). Dans cette perspective, les vaisseaux spléniques apparaissent souvent proches du corps gastrique. La figure 8 montre un corps gastrique distendu contenant à la fois des contenus solides et liquides. La seule présence de contenu solide suggère que l’estomac de ce patient n’est pas dans un état normal à jeun et qu’il présente potentiellement un risque accru d’aspiration péri-procédurale.

Figure 1
Figure 1 : Vue sagittale sous-xiphoïde avec le patient en décubitus dorsal. Avec le patient en décubitus dorsal avec la tête du lit légèrement surélevée, la sonde est placée dans la région sous-xiphoïde dans le plan parasagittal avec l’indicateur de sonde pointant crânien. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.

Figure 2
Figure 2 : Vue de l’antre gastrique sagittal subxiphoïde. Un exemple de vue optimisée (à gauche) montrant les structures suivantes : l’extrémité du foie (L), l’aorte pulsatile (Ao) et l’antre gastrique situé entre les deux autres structures. L’estomac est identifié par son épaisse couche de muscularis propria hypoéchogène (cercle et triangle) et la paroi interne contenant le rugae (flèche grise) (à droite). Contrairement à l’estomac, le côlon et l’intestin grêle ont un bord purement hyperéchogène à l’échographie (voir Figure 4). Entre les différentes coupes transversales de l’estomac, l’antre gastrique est identifié dans le plan parasagittal subxiphoïde par la présence de l’aorte abdominale dans le grand axe profond de l’image (voir Figure 3). Enfin, notez la présence du pancréas (P) (à gauche), qui vit généralement juste au plus profond de l’antre gastrique dans ce plan échographique, mais qui n’est pas toujours bien vu. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.

Figure 3
Figure 3 : Vue du pylore gastrique sagittal subxiphoïde. Semblable à la figure 2, cette vue parasagittale subxiphoïde montre l’extrémité du foie (L). Mais au lieu de l’aorte abdominale, il montre la veine cave inférieure (IVC) dans le grand axe. La présence de l’IVC dans ce plan d’imagerie implique que la coupe transversale de l’estomac examinée n’est pas l’antre gastrique mais le pylore gastrique (GP). Au niveau du pylore, il devient plus difficile de dépister la distension gastrique. Plus précisément, un pylore vide peut être présent même lorsque le reste de l’estomac est distendu avec du contenu. Mais si le pylore est grossièrement distendu avec son contenu, cette découverte implique que le reste de l’estomac n’est pas dans un état normal de jeûne. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.

Figure 4
Figure 4 : Visualisation inadéquate lors de la tentative d’obtenir une vue de l’antre gastrique sagittal sous-xiphoïde. Aucun grand vaisseau n’a été noté ici. L’intestin à paroi mince semble brumeux et ne doit pas être interprété à tort comme l’estomac. L’estomac a une apparence distincte à l’échographie : contrairement aux autres segments de l’intestin, l’estomac est enveloppé d’une couche hypoéchogène. Cette couche représente la propriété musculaire de l’estomac. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.

Figure 5
Figure 5 : Vue sagittale subxiphoïde avec le patient en position de décubitus latéral droit (RLD). Lorsque le patient est en position RLD, la sonde est placée dans la région sous-xiphoïde dans le plan parasagittal avec l’indicateur de sonde pointant crânien. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.

Figure 6
Figure 6 : Vue sagittale subxiphoïde montrant une estimation quantitative du contenu de l’intestin liquide. Si l’antre contient un liquide clair, comme indiqué ici, l’échographiste peut quantifier le contenu à l’aide de la formule de l’étape 1.2.7. La fonction « Trace » a été utilisée pour encercler l’extérieur de la couche musculaire gastrique. L’échographie générera une section transversale de la (voir le coin supérieur gauche de l’image). Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.

Figure 7
Figure 7 : Vue du corps gastrique coronal du quadrant supérieur gauche (alias « vue coronale LUQ »). La sonde est placée dans la ligne médio-axillaire gauche pour obtenir la vue coronale gauche avec le marqueur de la sonde dans la direction céphalade (à gauche). Une scintigraphie antérieure à la rate (Sp) a été réalisée pour identifier le corps gastrique (GB). Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.

Figure 8
Figure 8 : Vue transversale du corps gastrique du quadrant supérieur gauche (alias « vue transversale LUQ »). Pour obtenir la vue transversale antérieure du corps gastrique, placez la sonde sur la face antérieure de l’abdomen du patient (à gauche). Le corps gastrique est visualisé et, sur cette image, il est plein de contenu liquide et solide et apparaît superficiel aux vaisseaux spléniques (SV). Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.

Figure 9
Figure 9 : Vue sagittale subxiphoïde montrant un segment indéterminé de l’estomac. Bien que le foie et l’estomac soient clairement visibles sur l’analyse ci-dessus, les gros vaisseaux ne peuvent pas être visualisés. Dans ce cas, il est nécessaire d’augmenter la profondeur et d’obtenir une vue de l’aorte pour s’assurer que le scan est au niveau de l’antre gastrique. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.

Figure 10
Figure 10 : Vue sagittale subxiphoïde montrant un antre contenant un liquide clair avec des bulles d’air. Cette vue montre un liquide récemment ingéré dans l’antre avec des bulles d’air présentes. Cette apparence mouchetée du liquide est appelée motif de « nuit étoilée ». Le foie (L) est identifié comme l’aorte pulsatile sous-jacente (triangles blancs). Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.

Figure 11
Figure 11 : Vue sagittale subxiphoïde montrant un contenu solide (stade précoce). C’est l’aspect typique de l’antre en 0-90 min post-prandial. L’antre distendu (fine ligne bleue) est détecté en dessous du foie (L). Le contenu solide est perceptible sous la forme d’un aspect « verre dépoli » (FG). Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.

Figure 12
Figure 12 : Vue sagittale subxiphoïde montrant un contenu solide (stade avancé). À partir d’environ 1 à 2 h après l’ingestion d’un repas solide, l’apparition de solides à l’échographie évolue de la découverte du « verre dépoli » (Figure 10) à une situation hyperéchogène qui permet de visualiser la paroi gastrique postérieure. Veuillez cliquer ici pour voir une version agrandie de cette figure.

Subscription Required. Please recommend JoVE to your librarian.

Discussion

Comme indiqué précédemment, l’objectif principal de l’échographie gastrique est d’évaluer le contenu gastrique et d’évaluer le risque avant la gestion des voies respiratoires ou la sédation procédurale. Le protocole fourni décrit deux méthodes principales pour capturer des images de l’antre gastrique et du corps, ce qui facilite cette évaluation des risques. De plus, l’examen de la section des résultats représentatifs aide les échographistes gastriques à développer leurs compétences en interprétation d’images. Bien qu’une discussion approfondie de la prise de décision médicale dépasse la portée de ce protocole, ce manuscrit abordera les limites, les scénarios cliniques spécifiques nécessitant une exploration plus approfondie, les défis, les questions sans réponse et le niveau de formation minimal nécessaire pour la compétence.

En termes de limites, les méthodes bidimensionnelles actuelles d’échographie gastrique sont intrinsèquement moins précises que des techniques telles que la scintigraphie gastrique ou l’imagerie plus invasive, qui permet de visualiser l’ensemble du volume de l’estomac18. Cependant, ces approches complexes et invasives sont souvent peu pratiques pour les patients périopératoires et gravement malades. En revanche, l’échographie gastrique au point de service (POCUS) se distingue par sa rapidité, sa mobilité et son caractère non invasif.

Certaines situations cliniques posent des défis dans l’interprétation échographique, telles que les patients présentant des hernies hiatales importantes, une gastrectomie partielle antérieure ou ceux incapables d’assumer la position de décubitus latéral droit (RLD)19,20. Dans de tels cas, les vues subxiphoïdes ne sont pas validées pour l’évaluation quantitative. Dans ces cas, les cliniciens peuvent utiliser des vues sous-xiphoïdes et/ou du quadrant supérieur gauche (LUQ) de manière qualitative pour identifier une distension gastrique significative, en reconnaissant les limitations potentielles dans les situations où l’anatomie gastrique est anormale. Par exemple, les vues sous-xiphoïdes peuvent rester utiles pour les patients atteints de hernies hiatales connues21. Les vues LUQ ont été appliquées pour évaluer des conditions telles que le volvulus gastrique 22,23 et pour diagnostiquer l’obstruction de la sortie gastrique24. Dans de tels cas, la vue coronale latérale pourrait révéler un corps gastrique élargi avec des matériaux solides denses et de l’air gazeux. Il est crucial d’identifier l’absence d’haustra pour déterminer si l’obstruction concerne le corps gastrique plutôt que les intestins distendus25.

Comme pour toute technique POCUS, les pièges possibles peuvent conduire à une mauvaise interprétation. Tout d’abord, un corps gastrique dilaté peut être diagnostiqué à tort comme un liquide libre périsplénique ou un hématome splénique26,27. Deuxièmement, il peut être difficile de faire la distinction entre un côlon rempli d’air et l’estomac. Pour différencier, rappelons que l’estomac, sous échographie, présentera une couche hypoéchogène (sombre) représentant la musculeuse propria, contrairement au côlon, qui n’a pas cette couche et présente un bord hyperéchogène (Figure 4).

Malgré des recherches approfondies sur l’échographie gastrique, certaines questions restent sans réponse. Par exemple, alors que la méthode originale pour quantifier le contenu liquide était décrite avec la tête du lit à 30 degrés, des rapports récents suggèrent qu’un angle de 45 degrés pourrait améliorer l’évaluation qualitative de l’antre gastrique28. Bien que le POCUS gastrique présente une sensibilité et une spécificité élevées dans la détection du contenu gastrique29, il n’existe pas de preuves permettant de déterminer si son utilisation réduit le risque d’aspiration pulmonaire.

L’acquisition d’une compétence en POCUS gastrique peut être relativement rapide, la plupart des praticiens étant en mesure d’évaluer qualitativement le contenu gastrique après moins de 50 examens supervisés30. Cependant, l’évaluation quantitative nécessite plus de formation et de pratique12. De plus, les contextes cliniques spécifiques (comme mentionné ci-dessus) exigent des échographistes cliniciens expérimentés pour une interprétation précise. Cet article présente deux techniques d’acquisition d’images systématiques et progressives, maximisant la probabilité d’obtenir des résultats interprétables.

Subscription Required. Please recommend JoVE to your librarian.

Disclosures

YB est rédactrice en chef du comité de rédaction de l’American Society of Anesthesiologists sur l’échographie au point de service et rédactrice en chef de la section POCUS for OpenAnesthesia.org. SH est rédacteur en chef du comité de rédaction de l’American Society of Anesthesiologists sur l’échographie au point d’intervention. AP est rédactrice en chef du comité de rédaction de l’American Society of Anesthesiologists sur l’échographie au point d’intervention. Elle est également consultante pour FujioFilm Sonosite.

Acknowledgments

Aucun.

Materials

Name Company Catalog Number Comments
High Frequency Ultrasound Probe (HFL38xp) SonoSite (FujiFilm) P16038
Low Frequency Ultrasound Probe (C35xp) SonoSite (FujiFilm) P19617
SonoSite X-porte Ultrasound SonoSite (FujiFilm) P19220
Ultrasound Gel AquaSonic PLI 01-08

DOWNLOAD MATERIALS LIST

References

  1. Sakai, T., et al. The incidence and outcome of perioperative pulmonary aspiration in a university hospital: a 4-year retrospective analysis. Anesthesia & Analgesia. 103 (4), 941-947 (2006).
  2. Delamarre, L., et al. Anaesthesiologists' clinical judgment accuracy regarding preoperative full stomach: Diagnostic study in urgent surgical adult patients. Anaesthesia Critical Care & Pain Medicine. 40 (3), 100836 (2021).
  3. Committee ASoA. Practice guidelines for preoperative fasting and the use of pharmacologic agents to reduce the risk of pulmonary aspiration: application to healthy patients undergoing elective procedures: an updated report by the American Society of Anesthesiologists Committee on Standards and Practice Parameters. Anesthesiology. 114 (3), 495-511 (2011).
  4. Practice Guidelines for Preoperative Fasting and the Use of Pharmacologic Agents to Reduce the Risk of Pulmonary Aspiration: Application to Healthy Patients Undergoing Elective Procedures: An Updated Report by the American Society of Anesthesiologists Task Force on Preoperative Fasting and the Use of Pharmacologic Agents to Reduce the Risk of Pulmonary Aspiration. Anesthesiology. 126 (3), 376-393 (2017).
  5. Koenig, S. J., Lakticova, V., Mayo, P. H. Utility of ultrasonography for detection of gastric fluid during urgent endotracheal intubation. Intensive Care Medicine. 37 (4), 627-631 (2017).
  6. Perlas, A., Chan, V. W., Lupu, C. M., Mitsakakis, N., Hanbidge, A. Ultrasound assessment of gastric content and volume. Anesthesiology. 111 (1), 82-89 (2009).
  7. Perlas, A., Van de Putte, P., Van Houwe, P., Chan, V. W. I-AIM framework for point-of-care gastric ultrasound. British Journal of Anaesthesia. 116 (1), 7-11 (2016).
  8. Yasuda, H., et al. Monitoring of gastric residual volume during enteral nutrition. Cochrane Database of Systematic Reviews. 9 (9), CD013335 (2021).
  9. Kothekar, A. T., Joshi, A. V. Gastric Ultrasound: POCUSing an Intolerant GUT. Indian Journal of Critical Care Medicine. 26 (9), 981-982 (2022).
  10. Lamm, R., et al. A role for gastric point of care ultrasound in postoperative delayed gastrointestinal functioning. Journal of Surgical Research. 276, 92-99 (2022).
  11. Valla, F. V., et al. Gastric point-of-care ultrasound in acutely and critically Ill Children (POCUS-ped): A Scoping Review. Frontiers in Pediatrics. 10, 921863 (2022).
  12. Tankul, R., Halilamien, P., Tangwiwat, S., Dejarkom, S., Pangthipampai, P. Qualitative and quantitative gastric ultrasound assessment in highly skilled regional anesthesiologists. BMC Anesthesiology. 22 (1), 5 (2022).
  13. Perlas, A., et al. Validation of a mathematical model for ultrasound assessment of gastric volume by gastroscopic examination. Anesthesia & Analgesia. 116 (2), 357-363 (2013).
  14. Kruisselbrink, R., et al. Ultrasound assessment of gastric volume in severely obese individuals: a validation study. British Journal of Anaesthesia. 118 (1), 77-82 (2017).
  15. Perlas, A., Davis, L., Khan, M., Mitsakakis, N., Chan, V. W. Gastric sonography in the fasted surgical patient: a prospective descriptive study. Anesthesia & Analgesia. 113 (1), 93-97 (2011).
  16. Bouvet, L., et al. Clinical assessment of the ultrasonographic measurement of antral area for estimating preoperative gastric content and volume. Anesthesiology. 114 (5), 1086-1092 (2011).
  17. Cubillos, J., Tse, C., Chan, V. W., Perlas, A. Bedside ultrasound assessment of gastric content: an observational study. Canadian Journal of Anesthesia. 59 (4), 416-423 (2012).
  18. Van de Putte, P., Perlas, A. Ultrasound assessment of gastric content and volume. British Journal of Anaesthesia. 113 (1), 12-22 (2014).
  19. El-Boghdadly, K., Kruisselbrink, R., Chan, V. W., Perlas, A. Images in anesthesiology: gastric ultrasound. Anesthesiology. 125 (3), 595 (2016).
  20. Perlas, A., Arzola, C., Van de Putte, P. Point-of-care gastric ultrasound and aspiration risk assessment: a narrative review. Canadian Journal of Anesthesia. 65 (4), 437-448 (2018).
  21. Deslandes, A. Sonographic demonstration of stomach pathology: Reviewing the cases. Australasian Journal of Ultrasound in Medicine. 16 (4), 202-209 (2013).
  22. Kitai, Y., Sato, R., Inoue, T. Gastric volvulus suspected by POCUS finding in the emergency department. BMJ Case Reports. 15 (8), e250659 (2022).
  23. Shokraneh, K., Johnson, J., Cabrera, G., Kalivoda, E. J. Emergency physician-performed bedside ultrasound of gastric volvulus. Cureus. 12 (8), e9946 (2020).
  24. Cohen, A., Foster, M., Stankard, B., Owusu, M., Nelson, M. The "Black-and-White Cookie" sign - a case series of a novel ultrasonographic sign in gastric outlet obstruction. Clinical Practice and Cases in Emergency Medicine. 2 (1), 21-25 (2021).
  25. Gottlieb, M., Nakitende, D. Identification of gastric outlet obstruction using point-of-care ultrasound. American Journal of Emergency Medicine. 35 (8), 1207.e1-1207.e2 (2017).
  26. Barbera, P., Campo, I., Derchi, L. E., Bertolotto, M. Emergency ultrasound in trauma patients: beware of pitfalls and artifacts. Journal of Emergency Medicine. 60 (3), 368-376 (2021).
  27. Di Serafino, M., et al. Common and uncommon errors in emergency ultrasound. Diagnostics (Basel). 12 (3), 631 (2022).
  28. Bouvet, L., Barnoud, S., Desgranges, F. P., Chassard, D. Effect of body position on qualitative and quantitative ultrasound assessment of gastric fluid contents. Anaesthesia. 74 (7), 862-867 (2019).
  29. Kruisselbrink, R., et al. Diagnostic accuracy of point-of-care gastric ultrasound. Anesthesia & Analgesia. 128 (1), 89-95 (2019).
  30. Arzola, C., Carvalho, J. C., Cubillos, J., Ye, X. Y., Perlas, A. Anesthesiologists' learning curves for bedside qualitative ultrasound assessment of gastric content: A cohort study. Canadian Journal of Anaesthesia. 60 (8), 771-779 (2013).

Tags

Échographie au point de service gastrique Acquisition d’images Interprétation Échographie diagnostique au point de service Sédation Intubation endotrachéale Risque d’aspiration Contenu gastrique Poumons Gestion des voies respiratoires Aspiration péri-chirurgicale Anesthésiologie Médecine des soins intensifs Ultrachographie Précautions pour l’estomac complet Techniques d’échographie gastrique Acquisition d’images Indications Contre-indications Sélection de la sonde Positionnement du patient Dépannage
Échographie au point de service gastrique chez l’adulte : acquisition et interprétation d’images
Play Video
PDF DOI DOWNLOAD MATERIALS LIST

Cite this Article

Heinz, E. R., Al-Qudsi, O.,More

Heinz, E. R., Al-Qudsi, O., Convissar, D. L., David, M. D., Dominguez, J. E., Haskins, S., Jelly, C., Perlas, A., Vincent, A. N., Bronshteyn, Y. S. Gastric Point of Care Ultrasound in Adults: Image Acquisition and Interpretation. J. Vis. Exp. (199), e65707, doi:10.3791/65707 (2023).

Less
Copy Citation Download Citation Reprints and Permissions
View Video

Get cutting-edge science videos from JoVE sent straight to your inbox every month.

Waiting X
Simple Hit Counter